Le Canada appelle à une solution à deux États, mais s'abstient de reconnaître unilatéralement un État arabe palestinien
Le Parlement canadien a adopté par 204 voix contre 117 une motion non contraignante appelant à la mise en œuvre d'une solution à deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Les législateurs canadiens se sont toutefois abstenus de reconnaître officiellement un État arabe palestinien.
Le parti de gauche canadien des Nouveaux Démocrates (NPD), à l'origine de la motion, souhaitait la reconnaissance explicite de l'Autorité palestinienne en tant qu'"État de Palestine". Toutefois, cette dernière référence a été supprimée à l'issue de négociations avec le parti libéral au pouvoir.
La motion canadienne finale exhorte la communauté internationale à s'engager sur la voie de la création d'un nouvel État arabe à côté d'Israël, en tant que partie intégrante de la vision de la solution à deux États.
La plupart des membres du cabinet canadien ont voté en faveur de la motion, y compris Ya'ara Saks, qui possède la double nationalité canadienne et israélienne et qui occupe actuellement le poste de ministre canadien de la santé mentale et des toxicomanies.
La motion finale exclut également les demandes initiales d'un cessez-le-feu immédiat, de la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza et de l'arrêt des livraisons illégales d'armes à l'organisation terroriste.
L'ambassadeur d'Israël au Canada, Iddo Moed, avait déjà exprimé sa crainte qu'un appel explicite à la création d'un État arabe palestinien ne conduise à une violence sans précédent et ne compromette le chemin vers la paix. En outre, certains experts en Israël et à l'étranger ont affirmé qu'une telle démarche diplomatique constituerait une récompense pour le terrorisme contre Israël et l'Occident.
Le Canada et Israël entretiennent de bonnes relations et le Canada est généralement amical envers l'État juif.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a exprimé son soutien au droit d'Israël à se défendre, en particulier après l'agression sans précédent du Hamas le 7 octobre. Toutefois, il y a eu des tensions diplomatiques occasionnelles entre Jérusalem et Ottawa.
En novembre, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a critiqué les opérations militaires d'Israël contre le Hamas à Gaza, imputant à Jérusalem la mort de femmes et d'enfants gazaouis.
"J'exhorte le gouvernement d'Israël à faire preuve de la plus grande retenue. Le monde regarde, à la télévision, sur les médias sociaux, nous entendons les témoignages de médecins, de membres de familles, de survivants, d'enfants qui ont perdu leurs parents", a déclaré M. Trudeau. "Le monde est témoin de ce massacre de femmes, d'enfants, de bébés. Cela doit cesser."
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réprimandé M. Trudeau dans un message sur X.
"Ce n'est pas Israël qui vise délibérément les civils, mais le Hamas qui a décapité, brûlé et massacré des civils dans les pires horreurs perpétrées contre les Juifs depuis l'Holocauste", a écrit M. Netanyahu.
"Alors qu'Israël fait tout pour mettre les civils à l'abri du danger, le Hamas fait tout pour les y maintenir. Israël fournit aux civils de Gaza des couloirs humanitaires et des zones de sécurité. Le Hamas les empêche de partir sous la menace des armes. C'est le Hamas, et non Israël, qui devrait être tenu pour responsable d'avoir commis un double crime de guerre : cibler des civils tout en se cachant derrière des civils".
Comme dans beaucoup d'autres pays occidentaux, de grands rassemblements anti-israéliens et pro-Hamas ont eu lieu au Canada, avec un nombre croissant d'incidents antisémites depuis le 7 octobre.
Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.