L'amandier, gardien rapide de la parole de Dieu

L'amandier est l'un des arbres les plus modestes de la terre d'Israël. Il n'est pas très grand, son tronc ne grossit pas et ses feuilles sont petites et peu visibles.
Malgré sa large distribution en Terre d'Israël et sa haute valeur nutritionnelle, l'amandier n'a pas été inclus parmi les sept espèces qui bénissent la terre de Canaan dans le Deutéronome 8:8. Elle n'apparaît pas non plus dans les nombreuses paraboles de la Bible où d'autres arbres, comme le cèdre, le figuier, l'olivier et le raisin, sont mentionnés.
Malgré sa grande modestie, la floraison spectaculaire de l'amandier ne passe pas inaperçue. En février, à la fin de l'hiver, ses fleurs blanches se détachent de loin et réjouissent le cœur. Cette floraison précoce est surprenante à une saison où le printemps semble encore loin.
Le 15e jour du mois hébraïque de Shevat, nous célébrons la fête de Tu B'Shevat, qui est une fête ancrée dans la tradition plus tardive que dans la Bible. L'amandier, qui fleurit à la fin de l'hiver ou au début du printemps, est devenu le symbole de Tu B'Shevat.
Pourtant, le fruit de l'amandier est crucial à trois endroits stratégiques de la Bible.
Jacob envoie ses fils en Égypte après leur premier retour, ce qui marque la première mention de l'amandier. Joseph les implore de ne pas retourner en Égypte sans leur jeune frère, Benjamin. Compte tenu de la grave famine qui sévit au pays de Canaan, il n'a d'autre choix que de les envoyer à nouveau en Égypte, cette fois avec le jeune Benjamin.
Pour plaire au souverain, Jacob leur demande d'apporter en cadeau « un peu de baume et un peu de miel, des aromates et de la myrrhe, des pistaches et des amandes » (Gn 43, 11). L'amandier ne poussant pas en Égypte, Jacob tente d'apaiser le souverain en lui envoyant des fruits spéciaux du pays de Canaan, difficiles à trouver en Égypte. À ce stade de l'histoire, Jacob ne sait pas que le « souverain » est son fils, Joseph.
La prochaine fois que nous rencontrons l'amande, c'est dans le livre des Nombres. Au chapitre 17, Dieu utilise un miracle pour témoigner qu'il a choisi la tribu de Lévi plutôt que les autres tribus d'Israël pour être ses prêtres. Les chefs des 12 tribus apportent leurs baguettes à la tente de l'alliance et Dieu montre sa sélection en faisant germer des bourgeons et des fleurs sur la baguette d'Aaron et, en l'espace d'une journée, les fleurs mûrissent pour donner des amandes. (Nombres 17:8).
De tous les arbres de Canaan, l'amandier est le premier à fleurir, déjà au milieu de l'hiver, et le premier à produire des fruits. Ceci est cohérent avec la transformation de la verge d'Aaron en amandier et non en un autre arbre.
La prochaine fois que l'amandier apparaît dans la Bible, c'est dans le livre de Jérémie. Là encore, nous voyons l'attribut rapide de l'amande exprimé, mais avec une nuance.
Le chapitre 1 décrit l'engagement de Jérémie en tant que prophète.
Jérémie ne veut pas accepter son appel à être prophète, arguant qu'il est trop jeune et qu'il ne peut pas bien parler. Dieu lui montre deux visions pour le convaincre d'accomplir la tâche qui lui a été confiée.
La première vision nous intéresse ici. Dieu demande à Jérémie : « Que vois-tu ? » et Jérémie répond : « Je vois une tige (branche sèche) d'amandier ». La réponse de Dieu est : « Tu as bien vu, car je veille sur ma parole pour l'accomplir » (Jérémie 1:11-12)
Quelle est la signification de l'amandier ici ?
Jérémie voit une branche sèche. Il l'identifie immédiatement comme une branche d'amandier. Comment le sait-il ? L'amandier est peu visible parmi les arbres d'Israël. A l'automne, ses branches sont dénudées et il est difficile de distinguer un amandier d'un autre arbre. Mais Jérémie reconnaît qu'il ne s'agit pas de n'importe quelle branche sèche, mais d'une branche d'amandier. La réponse de Dieu est : « Vous avez bien vu ». En d'autres termes, Dieu dit : « Jérémie, tu as un excellent discernement. Si tu peux dire que cette branche sèche est un amandier, tu observeras tous les petits détails dans les visions que je te montrerai. »
L'autre élément intéressant est ce que Dieu ajoute : « car Je veille sur Ma parole pour l'accomplir ». Il y a ici un double sens : l'amande symbolise la rapidité. Dieu l'utilise comme métaphore de sa rapidité d'action pour juger selon sa parole. Mais il y a un autre aspect que seuls les lecteurs hébreux peuvent remarquer.
Répétons les versets avec la prononciation hébraïque : « Je vois une tige d'amandier (shaked) » (v.11.) “Tu as bien vu, car je veille (shoked) sur ma parole pour l'accomplir” (v.12). Shaked est « amande » en hébreu. Shoked est la forme participée du verbe « veiller sur ».
Les deux mots proviennent de la même racine et se ressemblent beaucoup. Il y a ici un jeu de mots dans lequel l'amande, par son nom, symbolise l'action de veiller sur la parole de Dieu.
La Bible mentionne l'amandier à plusieurs reprises. Comme nous l'avons souligné, ses caractéristiques les plus remarquables sont, d'une part, son humilité, puisqu'il passe inaperçu pendant la majeure partie de l'année, et, d'autre part, le fait qu'il soit le premier arbre à fleurir et à porter des fruits. Bien qu'il soit exclu des sept espèces qui bénissent la terre, l'amandier reste un symbole de Canaan.

Ran Silberman est un guide touristique certifié en Israël, avec une expérience de plusieurs années dans l'industrie israélienne des hautes technologies. Il aime guider les visiteurs qui croient au Dieu d'Israël et veulent suivre ses traces dans le pays de la Bible. Ran aime aussi enseigner la nature israélienne dont parle la Bible.