Un professeur de Tel-Aviv met en garde : Les chercheurs israéliens sont confrontés à un "boycott rampant" mondial

La communauté des chercheurs israéliens, connue pour son haut niveau de compétences et d'innovation, a joué un rôle de premier plan dans la réalisation de percées scientifiques internationales dans de nombreux domaines. Toutefois, Ido Wolf, professeur à l'université de Tel Aviv, craint que les chercheurs israéliens ne soient de plus en plus confrontés à un "boycott rampant" depuis que l'organisation terroriste Hamas a lancé son attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre.

"Au cours des six derniers mois, les dégâts sont devenus très évidents. Alors que les entreprises pharmaceutiques avaient l'habitude de nous solliciter, nous devons aujourd'hui nous battre contre elles simplement pour être inclus dans un essai. Même les revues scientifiques qui avaient l'habitude de favoriser et de publier nos articles nous rejettent à présent en invoquant diverses excuses. Je parle d'une réalité nouvelle et menaçante, que nous ne connaissions pas dans le passé et certainement pas à ce point", a averti M. Wolf.

M. Wolf reconnaît qu'il n'existe actuellement aucun boycott international officiel à l'encontre des professionnels de la santé et des chercheurs israéliens, mais il met en garde contre un boycott caché de plus en plus important.

"Les gens me demandent souvent si, en raison de la guerre, il existe un boycott de la médecine et des médecins en Israël, et je réponds "non". Il n'y a pas de boycott manifeste. Un boycott manifeste se traduit par des déclarations brutales et des actions publiques, comme des manifestations".

"Mais ce que l'on ne peut ignorer, c'est le boycott rampant, discret, souterrain, blanchi par des excuses légitimes et déguisé en quelque chose de tolérable et de pardonnable", a-t-il poursuivi, ajoutant que "c'est doublement dangereux par rapport à un boycott clair contre lequel nous savons comment lutter ou qui s'arrête de lui-même".

"Il n'y a pas de moyen, de moyen ou de capacité à lutter contre quelque chose d'insaisissable et de fluide", a-t-il déclaré et, selon lui: "La médecine israélienne perdra son leadership scientifique mondial".

S'il ne faut pas sous-estimer le sectarisme anti-israélien, M. Wold a souligné que la plupart des investisseurs et des scientifiques sont guidés par une approche coût-bénéfice qui cherche à maximiser la valeur tout en minimisant les risques. En raison de la guerre en cours avec les milices terroristes soutenues par l'Iran, le Hamas et le Hezbollah, Israël est de plus en plus associé à des risques à long terme.

"Les scientifiques hésitent à se rendre dans un pays en conflit, les entreprises pharmaceutiques recalculent leurs évaluations des risques et je crains le jour où elles décideront de réduire nos relations - pourquoi prendraient-elles ce risque ? Sans ces liens, il n'y a pas d'essais cliniques, pas de recherche, et ce sont les patients qui en paient le prix", a déclaré M. Wolf.

Bien qu'Israël soit confronté à de nombreuses menaces sécuritaires dans une région géopolitiquement instable, l'État juif reste un pôle d'innovation mondial de premier plan. Les chercheurs israéliens offrent des compétences uniques qui font d'Israël un partenaire attrayant dans divers projets scientifiques internationaux.

Par exemple, des chercheurs d'Israël, du Japon, de Chine et de Corée du Sud ont récemment découvert une méthode révolutionnaire pour produire du graphène, un matériau qui est un élément central de l'industrie de la nanoélectronique. Les professeurs Michael Urbakh et Oded Hod, de l'école de chimie de l'université de Tel-Aviv, ont expliqué l'importance scientifique de cette découverte.

"L'importance de ce nouveau développement réside dans le fait que, pour la première fois, il sera possible de cultiver et de produire des dispositifs nanoélectroniques à base de carbone directement à l'intérieur d'une matrice isolée. Ces dispositifs devraient servir à diverses applications technologiques, notamment les systèmes électroniques, la spintronique et les dispositifs d'informatique quantique".