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Piège sournois ou résultat de la pression israélienne ? Les experts ne s'accordent pas sur la proposition de cessez-le-feu du Hamas

La proposition de cessez-le-feu de dernière minute du groupe terroriste est un piège, déclare le "fils du Hamas" Yousef

Des manifestants réclament la libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza et bloquent l'autoroute Ayalon à Tel Aviv, le 6 mai 2024 (Photo : Chaim Goldberg/Flash90).

L'annonce selon laquelle le groupe terroriste Hamas avait accepté une proposition de cessez-le-feu lundi soir a constitué le dernier revirement dans la saga des négociations sur la prise d'otages, qui se poursuivent par intermittence depuis l'accord de cessez-le-feu de novembre dernier.

Les responsables israéliens ont déclaré que l'annonce était un stratagème du Hamas pour empêcher l'incursion de Tsahal à Rafah, ajoutant que le Hamas avait accepté une offre qui n'avait jamais été approuvée par Israël

Le cabinet de guerre israélien a réagi en décidant de poursuivre une opération ciblée à Rafah et les forces de défense israéliennes ont annoncé leur prise du poste-frontière de Rafah mardi matin.

"La proposition de cessez-le-feu de dernière minute du Hamas est un piège", a écrit Mosab Hassan Yousef, le fils d'un fondateur du Hamas qui a ensuite collaboré avec les forces de sécurité israéliennes.

"Israël ne doit pas tomber dans le nouveau piège du Hamas à moins que le groupe terroriste ne s'engage à libérer tous les otages et à quitter le pouvoir. Il s'agit d'une ruse orchestrée par les hôtes, les agents et les donateurs du Hamas pour empêcher Israël d'achever 36 années de tragédie humaine aux dépens des enfants et de leur avenir", a posté M. Yousef sur le site 𝕏.

Le journaliste israélien Ben Caspit, célèbre critique du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son gouvernement, a déclaré que Yahya Sinwar, chef du Hamas à Gaza, avait "piégé" Israël.

Il a attendu la dernière seconde... pour changer la donne avec un "oui" retentissant, étrange et peu clair, alors que les chars de Tsahal se dirigeaient déjà vers la périphérie de Rafah", a écrit M. Caspit dans sa chronique du journal Maariv.

"L'effet a été immédiat. Confusion dans les rangs de l'armée (les troupes ont reçu l'ordre de s'arrêter, puis de continuer), grande agitation internationale, et tout le monde est convaincu qu'il s'agit d'un changement de dernière minute... Israël entre à Rafah alors que le monde entier est convaincu qu'il ignore l'accord du Hamas sur une proposition qu'il a lui-même proposée".

"Les Américains sont en colère, les Égyptiens sont en colère, les Européens sont en colère, et maintenant essayez de leur expliquer que nous avons affaire à des meurtriers assoiffés de sang qui sont aussi des menteurs", a écrit M. Caspit.

Des responsables israéliens ont déclaré au média Axios qu'Israël avait le sentiment d'avoir été "joué" par les États-Unis et les médiateurs, qui ont rédigé un "nouvel accord" sans en informer Israël. Ils ont également déclaré que les derniers changements apportés au projet avaient été effectués au Qatar au su des États-Unis.

"Dans de tels moments, une relation stable, profonde et mutuellement fiable entre le premier ministre israélien et le président des États-Unis fait défaut. Une telle relation est un atout stratégique précisément dans ces situations", a écrit M. Caspit.

Amit Segal, collègue plus à droite de M. Caspit à la chaîne de télévision N12 News, a déclaré que l'annonce de dernière minute du Hamas montrait qu'il était influencé par des pressions militaires et politiques, comme la fermeture de la chaîne d'information Al Jazeera en Israël, qui sert de principal porte-parole du Hamas pour les déclarations officielles.

"Ceux qui ne sont pas occupés par l'autoflagellation et la dépendance à l'égard de l'administration Biden devront admettre qu'une conspiration répugnante est en train de se tramer ici pour mettre fin à la guerre sur la tête d'Israël et sans les otages", a-t-il déclaré.

"La décision découle probablement de la pression exercée à Rafah ou d'un autre intérêt. Le plus important est que, ces derniers jours, l'impression en Israël a augmenté, même après la dernière déclaration du [secrétaire d'État américain] Antony Blinken et les annonces de la Maison Blanche selon lesquelles le Hamas avait reçu des garanties américaines qui conduiraient à la fin de la guerre", a déclaré M. Segal lundi soir.

"La balle est à nouveau dans le camp d'Israël, et le gouvernement israélien, dirigé par Benjamin Netanyahu, doit maintenant décider s'il a l'intention de répondre positivement à la proposition et d'accepter la fin de la guerre à la fin de sa première étape... ou de répondre par la négative et de passer pour celui qui a rejeté la possibilité de mettre fin à la guerre aux yeux du monde", a écrit Avi Issacharoff, journaliste et co-créateur de la série Fauda sur Netflix.

Dans sa rubrique Ynet news, M. Issacharoff a qualifié ce développement de "grand drame, d'autant plus qu'il place Israël au seuil d'un long cessez-le-feu et le Premier ministre israélien dans une situation politique difficile".

"S'il dit non à l'accord égyptien, il est possible que cela conduise les ministres Gantz et Eisenkot à démissionner du gouvernement et que cela donne le signal d'une pression publique très étendue... s'il dit oui à la proposition égyptienne, il sera forcé d'arrêter l'opération à Rafah, et plusieurs de ses ministres... ont déjà menacé que l'acceptation de la proposition égyptienne signifiait que le gouvernement israélien n'avait pas le droit d'exister", a-t-il écrit.

Entre-temps, le gouvernement israélien a décidé de poursuivre l'opération limitée à Rafah, en envoyant une délégation de bas niveau en Égypte pour poursuivre les négociations.

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.

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