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Le président par intérim de la Cour suprême rejette la proposition du Ministre de la Justice, M. Levin, de nommer un juge en chef conservateur pour un an

Le Président par intérim déclare que M. Levin « nuit au bon fonctionnement du système judiciaire ».

Le Ministre de la Justice Yariv Levin assiste à une cérémonie de prestation de serment pour les juges nouvellement nommés à la résidence du Président à Jérusalem, le 23 juin 2024. Photo : Chaim Goldberg/Flash90

Le Ministre de la Justice, Yariv Levin, a présenté lundi à la Haute Cour de Justice une proposition de compromis concernant la nomination du prochain président de la Cour Suprême.

Cette proposition intervient dans un contexte de controverse, M. Levin n'étant pas parvenu à un accord avec l'actuel président par intérim de la Cour suprême, le juge Uzi Vogelman, qui doit prendre sa retraite obligatoire en octobre, et de controverse sur la manière de nommer le président de la Cour suprême et les nouveaux juges de la Cour suprême.

Le souhait de M. Levin de modifier la composition de la Haute Cour et le mode de sélection des juges a été l'un des aspects les plus controversés du programme de réforme judiciaire adopté par la coalition.

Depuis le départ à la retraite de la Présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, l'année dernière, aucun président permanent n'a été nommé en raison du refus de Levin de convoquer le comité de nomination des juges. La juge Anat Baron a également pris sa retraite en octobre et n'a pas été remplacée. Cela signifie que lorsque le juge Vogelman prendra sa retraite en octobre de cette année, il y aura trois postes vacants à pourvoir.

Selon la proposition de M. Levin, le juge Yosef Elron, un juge conservateur, occuperait le poste de président de la Cour pendant un an, jusqu'à son départ à la retraite en septembre 2025, après quoi un autre juge serait nommé selon la proposition des représentants du pouvoir judiciaire. Les deux nominations seraient approuvées par la commission simultanément lors de la même audition.

Levin a également proposé de nommer trois juges à la Cour suprême : l'un d'entre eux serait nommé par les membres de la commission issus du système judiciaire, un autre serait nommé par la majorité des élus de la commission et le troisième serait nommé par accord de tous les membres de la commission des nominations judiciaires.

Cette proposition permettrait au juge Yitzhak Amit de devenir président après Elron, conformément au système d'ancienneté. Bien que ce ne soit pas une obligation légale, la Haute Cour de justice d'Israël a coutume de nommer le juge ayant le plus d'ancienneté comme président de la Cour suprême. Elron, qui a les faveurs de Levin, n'a pas d'ancienneté dans ce système.

M. Levin a critiqué le système d'ancienneté et estime que le gouvernement élu devrait avoir la possibilité de désigner le président de la Cour.

Le Président par intérim de la Cour suprême, Uzi Vogelman, a rejeté la proposition de M. Levin de nommer le juge Yosef Elron au poste de président pour un an. Vogelman a écrit à Levin : « Votre proposition soulève des difficultés juridiques considérables », ajoutant que la proposition « nuit à l'égalité des membres du comité et rend les voix de certains de ses membres redondantes ».

M. Vogelman a accusé M. Levin « d'empêcher l'exercice de divers pouvoirs nécessaires au bon fonctionnement du pouvoir judiciaire ».

Il a cité en exemple le refus de Levin de tenir des réunions de travail régulières avec les juges, le refus de nommer les présidents et les membres des comités statutaires, le refus de nommer les juges seniors et les juges des tribunaux de district.

« Votre conduite nuit au bon fonctionnement du système judiciaire, à la fonction publique et à la séparation des pouvoirs », a déclaré M. Vogelman.

« Présenter une proposition basée sur l'abolition du système d'ancienneté ne représente aucun progrès, et de plus, la nomination de deux juges pour servir consécutivement en tant que président de la Cour suprême soulève des difficultés juridiques considérables.

Le président de l'Ordre des avocats, Amit Bachar, a réagi aujourd'hui à la proposition de compromis présentée par M. Levin à la Haute Cour : « Ce n'est pas une proposition de compromis, c'était la position du Ministre depuis le début. Cette position n'est en aucun cas acceptable pour moi, et c'est elle qui a rendu nécessaire l'intervention de la Haute Cour ».

Bachar estime que le Ministre Levin n'accepte pas de convoquer le comité de sélection des juges parce que le Président à élire est le Juge Yitzhak Amit : Il dit : « Tant qu'il n'y aura pas le candidat que je veux, je ne convoquerai pas le comité ». C'est illégal et c'est la raison pour laquelle la pétition a été déposée ».

M. Bachar a accusé M. Levin d'abuser de sa position pour empêcher la sélection d'un Président qu'il n'aime pas.

« Il ne s'agit pas d'un compromis, mais de la poursuite de la tentative de coup d'État », a déclaré M. Bachar.

« La seule méthode qui déconnecte l'élection d'un président de la Cour suprême de la politisation et du droit de veto est le système d'ancienneté, avec ses avantages et ses inconvénients. Un autre défaut majeur de la proposition [de Levin] est l'utilisation illégale que le Ministre de la Justice fait de sa position de Président de la commission afin d'empêcher un vote sur l'élection d'un Président et, de cette manière, de forcer également la majorité de la commission à juger en son nom. »

« La majorité de la commission doit choisir d'être président. La cour ne peut pas exister sans un président permanent de la cour », a déclaré Bachar.

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.

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