Sous l'impulsion des pays européens, l'AIEA des Nations unies vote pour censurer l'Iran en raison de son manque de coopération et de ses craintes de prolifération.
Malgré une résistance initiale, les États-Unis se joignent à l'Europe pour demander à l'Iran de coopérer pleinement avec l'agence des Nations unies.
À la suite d'un avertissement adressé lundi par le dir. Rafael Grossi au Conseil des gouverneurs de l'AIEA, l'organe des Nations unies a adopté mercredi une résolution appelant l'Iran à renforcer sa coopération avec l'organisme de surveillance nucléaire.
Alors que le gouvernement des États-Unis, sous la houlette du Président Joe Biden, avait résisté à l'idée d'adopter une position plus ferme avant le vote, les États-Unis se sont joints à leurs partenaires européens pour adopter la résolution.
Selon un rapport de Reuters, les États-Unis craignaient que l'Iran ne choisisse d'aggraver la situation, notamment par l'intermédiaire de ses mandataires impliqués dans la guerre de Gaza.
Cependant, trois pays - le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne - ont tous indiqué leur intention de demander une censure lors des réunions du Conseil des gouverneurs qui se tiennent depuis une semaine à Vienne, en Autriche, lundi.
"La nécessité pour le Conseil de tenir l'Iran pour responsable de ses obligations légales n'a que trop tardé. L'Iran doit coopérer de toute urgence, pleinement et sans ambiguïté avec l'Agence", ont déclaré les trois pays dans un communiqué adressé au Conseil des gouverneurs, expliquant leur résolution.
La résolution, qui demande à l'Iran de renforcer sa collaboration et de revenir sur sa décision d'interdire l'accès de certains sites aux inspecteurs, a été adoptée par 20 voix pour, 2 voix contre et 12 abstentions.
Le Ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a réagi à l'adoption de la résolution par une déclaration sur les réseaux sociaux saluant "la décision importante" de l'AIEA.
I welcome the important decision made today by the @iaeaorg Board of Governors, demanding that Iran comply to its international obligations and cease advancing its dangerous nuclear program.
— ישראל כ”ץ Israel Katz (@Israel_katz) June 5, 2024
This is the first resolution in 19 months on Iranian violations, paving the way for…
Dans le discours qu'il a prononcé lundi devant le conseil d'administration, M. Grossi a déclaré que "le stock d'uranium enrichi de l'Iran continue d'augmenter, y compris l'uranium enrichi à 60 %".
Il a également fait part de ses inquiétudes concernant la prolifération nucléaire dans la région, compte tenu des "déclarations publiques" faites par les dirigeants iraniens au sujet des armes nucléaires.
"De nouvelles déclarations publiques faites en Iran concernant ses capacités techniques à produire des armes nucléaires et d'éventuels changements dans la doctrine nucléaire iranienne ne font qu'accroître mes inquiétudes quant à l'exactitude et à l'exhaustivité des déclarations de garanties de l'Iran", a-t-il déclaré.
Outre l'appel à la coopération, la nouvelle résolution demande à l'Iran de fournir une explication officielle sur la présence d'uranium sur les deux sites qui n'ont pas été déclarés comme faisant partie du projet d'énergie nucléaire civile de l'Iran.
M. Grossi a mentionné spécifiquement les sites de Varamin et de Turquzabad, où des particules d'uranium ont été découvertes et pour lesquelles l'Iran n'a fourni aucune explication.
La présence de matières nucléaires illicites sur ces deux sites a été révélée par l'opération menée par le Mossad en 2018 pour localiser et saisir des dossiers nucléaires iraniens secrets dans un entrepôt à Shirobad, à Téhéran.
Peu de temps après que le Ministre israélien Benjamin Netanyahu a révélé le trésor de documents collectés lors d'un point de presse spécial le 30 avril 2018, le Président américain de l'époque, Donald Trump, s'est retiré de l'accord du Plan d'action conjoint de coopération (JCPOA).
Le JCPOA, initié par le Président Barack Obama en 2015, est un accord international visant à freiner le programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions économiques.
M. Netanyahou aurait mis en garde M. Obama contre le programme nucléaire iranien et exprimé ses doutes quant au fait que l'accord JCPOA modifierait de manière significative les ambitions nucléaires du régime.
Il est largement admis que le dévoilement des documents sur le nucléaire iranien par M. Netanyahou visait à convaincre M. Trump de se retirer de l'accord, ce qu'il a fait près d'une semaine plus tard.
Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.