Mahmoud Abbas et le "mensonge monstrueux" des 50 holocaustes commis par Israël contre les Palestiniens
La comparaison avec l'assassinat systématique de 6 millions de Juifs suscite l'ire du monde entier et des demandes d'excuses.
Plutôt que de s'excuser lorsqu'un journaliste lui a demandé s'il regrettait le meurtre de 11 Israéliens par des Palestiniens il y a 50 ans lors des Jeux olympiques de Munich, le Président palestinien Mahmoud Abbas a préféré rejeter la faute sur les autres en déclarant qu'Israël avait commis "50 holocaustes" contre les Palestiniens.
Rendant cette fausse affirmation encore plus scandaleuse, M. Abbas a comparé le conflit israélo-palestinien à l'Holocauste lors d'un discours prononcé devant une foule allemande sur le sol allemand, alors qu'il se tenait à côté du chancelier allemand Olaf Scholz, à Berlin, mardi.
M. Abbas est ensuite revenu sur sa déclaration.
Un journaliste a demandé au dirigeant palestinien s'il présenterait des excuses à Israël à l'occasion du 50e anniversaire du massacre olympique de Munich, au cours duquel des membres d'un groupe militant palestinien avaient pris en otage l'équipe israélienne le 5 septembre 1972, tuant 11 d'entre eux ainsi qu'un policier allemand.
Refusant de s'excuser, M. Abbas a comparé le conflit israélo-palestinien au massacre de 6 millions de Juifs par les nazis.
"Si nous voulons revenir sur le passé, allez-y", a répondu M. Abbas en arabe. "J'ai 50 massacres commis par Israël... 50 massacres, 50 massacres...". Puis il est passé à l'anglais et a utilisé les mots "50 Holocaustes".
M. Scholz a eu l'air choqué, mais n'a pas contredit M. Abbas sur le moment. Il a ensuite déclaré à un journal allemand que l'utilisation de ce mot était "insupportable et inacceptable" et, mercredi, il a écrit ceci sur Twitter : "Je suis dégoûté par les remarques scandaleuses du président palestinien Mahmoud Abbas. Pour nous, Allemands en particulier, toute relativisation de la singularité de l'Holocauste est intolérable et inacceptable. Je condamne toute tentative de nier les crimes de l'Holocauste".
Comme on pouvait s'y attendre, les commentaires de Mahmoud Abbas ont suscité une réaction immédiate et furieuse de la part de tout Israël.
Mahmoud Abbas accusant Israël d'avoir commis "50 Holocaustes" alors qu'il se trouve sur le sol allemand n'est pas seulement une honte morale, mais un mensonge monstrueux", a déclaré le Premier ministre israélien Yair Lapid sur les réseaux sociaux. "Six millions de Juifs ont été assassinés pendant l'Holocauste, dont un million et demi d'enfants juifs. L'histoire ne lui pardonnera jamais".
L'ancien Premier ministre Naftali Bennett a rappelé qu'il avait refusé de rencontrer M. Abbas pendant son mandat.
"En tant que Premier ministre, je n'ai pas accepté de rencontrer Abou Mazen, ni de promouvoir des négociations politiques avec lui, même face aux pressions nationales et étrangères. Un "partenaire" qui nie l'Holocauste, persécute nos soldats à La Haye et paie des salaires à des terroristes n'est pas un partenaire", a déclaré M. Bennett.
L'agence de presse palestinienne Wafa n'a pas mentionné cet aspect des rencontres de M. Abbas en Allemagne, mais a indiqué que le président avait informé le chancelier de "l'agression israélienne en cours contre le peuple palestinien et ses biens, les lieux saints musulmans et chrétiens, ainsi que de l'accélération sans précédent de la colonisation et de la confiscation de terres".
"Ils ont également discuté des derniers développements politiques dans la région, des efforts déployés pour relancer le processus de paix et des relations bilatérales entre les deux pays", a rapporté l'agence de presse.
Selon l'article, Wafa n'a pas mentionné si les trois principaux journaux palestiniens ont couvert les commentaires d'Abbas sur l'Holocauste dans leurs reportages en Allemagne.
BLÂME INTERNATIONAL
Le journal allemand BILD a affiché le titre "Scandale de l'antisémitisme à la chancellerie fédérale" sur son site Internet et s'est dit choqué par le fait que "pas un mot de désaccord n'a été prononcé face à la pire relativisation de l'Holocauste jamais prononcée par un chef de gouvernement dans le bureau du chancelier".
Le législateur conservateur allemand Armin Laschet a qualifié les commentaires de M. Abbas de "dégoûtants".
"Le dirigeant (palestinien) aurait gagné en sympathie s'il s'était excusé pour l'attaque terroriste contre les athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de Munich en 1972", a-t-il écrit sur Twitter. Accuser Israël d'avoir commis "50 holocaustes" est le discours le plus dégoûtant jamais entendu à la chancellerie allemande.
L'ambassadeur d'Allemagne en Israël, Steffen Seibert, a déclaré : "L'Allemagne s'opposera toujours à toute tentative de nier les dimensions considérables des crimes commis pendant l'Holocauste".
La Ligue anti-diffamation a déclaré sur Twitter que ce type de "rhétorique haineuse [...] est tout simplement inacceptable".
"Il n'y a aucune raison d'invoquer l'Holocauste pour parler du conflit israélo-palestinien, surtout en Allemagne. Il doit immédiatement se rétracter", a déclaré l'organisation.
Le président de Yad Vashem, Dani Dayan, a qualifié cette déclaration de "méprisable, dégoûtante et d'un niveau encore plus bas".
L'envoyée spéciale des États-Unis pour la surveillance et la lutte contre l'antisémitisme, Deborah E. Lipstadt, a averti que "la déformation de l'Holocauste peut avoir des conséquences dangereuses et alimenter l'antisémitisme".
Le Likoud, le parti de Benjamin Netanyahu, a saisi l'occasion pour faire une déclaration politique avant les élections de novembre en déclarant que "le négationnisme d'Abbas est choquant et dangereux, et la coopération obsessionnelle de Lapid et [du ministre de la défense Benny] Gantz avec lui et ses partisans est tout aussi dangereuse".
Nicole Jansezian était rédactrice en chef et correspondante principale de ALL ISRAEL NEWS.